Quels sont les différents types d’éclairage de sécurité et quelle est leur fonction ?
L’éclairage de sécurité est aujourd’hui obligatoire dans chaque établissement accueillant du public, des travailleurs (ERP ; ERT), ou encore dans certaines habitations collectives. Vous trouverez ici des informations vous permettant de comprendre davantage l’utilité de ces blocs de secours et surtout des éléments qui vous permettront de choisir les blocs de sécurité adaptés à votre besoin.
Qu’est-ce que l’éclairage de sécurité ?
Comme évoqué précédemment, l’éclairage de sécurité est un élément que l’on retrouve dans chaque établissement accueillant du public ou des travailleurs. Il est obligatoire pour indiquer un cheminement jusqu’à la sortie d’un bâtiment en cas de nécessité d’évacuation.
3 types d’éclairage que l’on trouve dans les bâtiments ERP et ERT
L’éclairage dit “normal”
Cet éclairage est celui auquel nous faisons quotidiennement appel. Il s’agit de l’éclairage qui permet d’exploiter, de façon tout à fait normale, le bâtiment.
L’éclairage de remplacement
Ce type d’éclairage fait appel au groupe électrogène du bâtiment quand l’éclairage normal présente une anomalie. L’éclairage de remplacement permet de poursuivre l’exploitation d’un bâtiment en cas de défaillance de la source normale d’alimentation.
L’éclairage de sécurité
Il intervient lorsque l’éclairage normal d’un bâtiment présente une défaillance. L’éclairage de sécurité doit être à l’état de veille pendant l’exploitation de l’établissement et intervenir seulement en cas de coupure de l’alimentation électrique, ou lors de l’évacuation du bâtiment pour diverses raisons (risque incendie, risque attentat…).
Les 2 fonctions fondamentales de l’éclairage de sécurité
Faciliter l’évacuation du bâtiment
L’éclairage de sécurité doit faciliter l’évacuation de toute personne présente au sein du bâtiment en cas de problème. Les blocs de sécurité, positionnés à différents endroits stratégiques, doivent baliser le bâtiment jusqu’à la sortie extérieure la plus proche.
Assurer un éclairage d’ambiance ou anti-panique
Ce type d’éclairage permet d’avoir un éclairage uniforme en continu afin de garantir un niveau de visibilité minimum et éviter les mouvements de panique en cas de défaillance de l’éclairage normal.
Différents types d’éclairage de sécurité
Les blocs autonomes de sécurité d’évacuation (BAES)
Ces blocs d’évacuation, installés en hauteur, balisent le chemin à parcourir pour parvenir jusqu’à la sortie du bâtiment. Ils doivent être fixés au-dessus de chaque sortie et issue de secours, dans les couloirs, au-dessus des obstacles ou encore pour indiquer un changement de direction ou de niveau.
Ces derniers doivent avoir un niveau d’éclairage d’au moins 45 lumens (lm) pendant 1 heure minimum, être espacés de 15 mètres maximum et avoir une source d’énergie indépendante en cas de besoin (batterie d’accumulateurs alimentant des luminaires ou bien des blocs autonomes).
Cette réglementation, de l’arrêté du 19 novembre 2001 (JO du 7 février 2002) et évolutions, s’applique aux bâtiments recevant 50 personnes et plus ainsi qu’aux locaux d’une superficie supérieure à 300 m2 en étage et rez-de-chaussée et de 100 m2 au sous-sol.
Les blocs de secours de sécurité d’ambiance
Les BAES d’ambiance ont pour mission d’assurer un éclairage d’ambiance et éviter la panique du noir complet. Cet éclairage d’ambiance doit émettre une luminosité minimum de 5 lumens/m2, et doit être installé dans tout local ou hall accueillant au minimum 100 personnes en étage ou en rez-de-chaussée, ou 50 personnes en sous-sol.
Les blocs autonomes d’éclairage de sécurité pour l’habitation (BAEH)
Ces BAEH sont positionnés dans les immeubles d’habitation, notamment dans les espaces communs, tels que les cages d’escalier et autres espaces de circulation. Ces derniers, d’un flux minimum de 8 lumens (lm), ont une autonomie plus importante que les éclairages de sécurité d’évacuation (5 heures).
Les blocs de secours pour les locaux à sommeil
Pour les établissements accueillant du public la nuit (hôtels, internats, EHPAD…), une combinaison des BAES et BAEH est nécessaire. En effet, les blocs pour les locaux à sommeil doivent être positionnés de la même façon que les BAES (au-dessus des portes, dans les couloirs, indiquer chaque changement de direction, etc) mais aussi avoir une autonomie de 5 heures comme les BAEH. Les blocs bi-fonctions évitent la multiplication des blocs à installer et combinent les fonctions de BAES et BAEH en un seul bloc.
Eclairage de sécurité pour les personnes à mobilité réduite (PMR)
Édité par l’AFNOR, le référentiel (BP 96-101) met en avant le processus d’évacuation propre aux personnes à mobilité réduite, notamment via l’utilisation d’un éclairage de sécurité menant à des espaces d’attente sécurisés (EAS). Chaque étage d’un établissement doit bénéficier et identifier un espace d’attente sécurisé, anti-incendie, réservé aux personnes à mobilité réduite. Pour l’identification du cheminement vers cet espace, un dispositif de balisage renforcé (DBR) est nécessaire. Ce dispositif doit également identifier les issues de secours prévues pour les fauteuils roulants. Il doit également être positionné au-dessus des entrées des EAS et visible le plus tôt possible dans le cheminement.
A noter
L’éclairage de sécurité est identique quand le chemin d’évacuation est commun pour les personnes valides et les personnes à mobilité réduite.
Utilisation des éclairages de sécurité
Les différents éclairages de sécurité sont mis en état de veille lors de l’exploitation de l’éclairage normal du bâtiment, puis en état de repos lors de l’extinction intentionnelle de ce dernier.
Réglementation
La réglementation impose qu’un ou plusieurs dispositifs permettant la mise en état de repos, soient “disposés à proximité de l’organe de commande générale ou des organes de commande divisionnaires de l’éclairage normal de bâtiment, ou de la partie du bâtiment concernée”. Ces dispositifs sont couramment appelés télécommandes BAES.
Quelle est l’utilité de cette mise à l’état de repos ?
La mise à l’état de repos correspond à l’extinction des BAES après la coupure volontaire de l’éclairage normal du bâtiment en question. Dès la remise en fonction de ce dernier, les BAES sont automatiquement remis en état de veille.
Cette mise au repos évite que les BAES se déchargent pendant que le bâtiment est inexploité, favorise l’efficacité de ces derniers dès retour à l’utilisation des locaux et leur permet également de gagner en longévité.
La télécommande BAES
Cette télécommande est obligatoire, que ce soit pour un ou plusieurs BAES. Elle permet la mise en état de repos des BAES, mais également de réaliser des tests pour vérifier leur bon fonctionnement. Des tests automatiques des BAES peuvent être programmés et l’allumage des blocs peut être contrôlé sans coupure de l’alimentation normale.
Pour les établissements recevant du public (ERP) et locaux à sommeil, cette télécommande doit permettre la mise en repos automatique de l’éclairage d’évacuation en cas d’extinction de l’alimentation normale. Elle doit aussi donner la possibilité de commander l’allumage d’évacuation des BAES et BAEH si l’alarme incendie se déclenche en l'absence de l’alimentation normale du bâtiment.
Maintenance de l’éclairage de sécurité
Les échéances pour effectuer la maintenance
Le responsable de l’établissement doit s’assurer mensuellement du fonctionnement de l’installation en cas de défaillance de l’alimentation normale, mais aussi de l’efficacité de la télécommande de mise au repos.
Tous les semestres, le responsable doit également vérifier l’autonomie des batteries en l’absence d’alimentation électrique.
Pour rappel : minimum 1 heure pour les BAES, 5 heures pour les BAEH.
Un technicien qualifié doit intervenir tous les ans pour effectuer différentes tâches de maintenance comme le contrôle complet des BAES (vérification des lampes, batteries, fixations, nettoyage complet…).
Une étiquette de suivi des opérations de maintenance est apposée visiblement sur l’appareil.
Toutes ces opérations de maintenance doivent être consignées dans le registre de sécurité.
Il est également possible d’opter pour un système automatique de tests intégrés (SATI) au BAES.
Le BAES SATI, qu’est-ce que c’est ?
Le BAES SATI est un bloc autonome d’éclairage de sécurité qui dispose d’un système automatique de tests intégrés conforme à la norme NF C 71-820 et certifié par la norme NF Performance SATI. Ces tests automatiques permettent de vérifier régulièrement le bon fonctionnement des différents éclairages de sécurité.
Ces tests automatiques comprennent :
Lorsque les tests détectent une anomalie, une signalisation (de couleur jaune ou orange selon le produit), apparait sur les BAES. Si le système fonctionne correctement, la signalisation est de couleur verte.
Réglementation concernant les étiquettes
Les différentes étiquettes d’évacuation indiquent le cheminement à suivre pour l’évacuation du bâtiment et doivent être clairement visibles.
Les étiquettes peuvent être placées sur les blocs lumineux. Dans ce cas, elles doivent être transparentes pour laisser passer la lumière.
Si ces étiquettes ne sont pas installées sur les blocs, à cause notamment de leur opacité, elles doivent impérativement être fixées à proximité.
En cas d’évacuation des bâtiments, chaque personne doit pouvoir visualiser l’étiquette, même en cas d’affluence.
Les étiquettes sont normalisées, les symboles sont obligatoirement blancs sur fond vert selon l’article CO 42 du règlement de sécurité. La flèche, indiquant la direction à emprunter en cas d’évacuation doit être en grand format pour être davantage visible.